Visite de Diva et Carsuzaa

Publié le par Diva et Carsuzaa

Luxe, calme et volupté ou l’enchantement de notre périple pragois

Diva :

Nous l’attendions tel le Messie, mais ce soir là, Loulou nous accueillit avec des MacSardinsky ! Je commençais à penser que Louis avait bien changé, étant venu nous chercher en voiture à l’aéroport. Rapidement, je compris mon erreur. Notre séjour fut d’emblée placé sous le signe de l’éclectisme. Louis avait dans l’idée de nous faire découvrir les lieux les plus insolites de la capitale : un squat de clochards fut donc notre première étape, mais ce dernier se révéla fermé. Aussi, nous tentâmes notre chance dans une taverne « canine » (plus de chiens que de poivrots tchèques !) avant d’atterrir dans un petit bar cosy, avec un DJ pour 10 buveurs de bière (grand luxe !!). Après avoir assisté à une scène de drague en bonne et due forme entre deux âmes masculines et une initiation au rituel de l’absinthe, Louis décida de nous emmener prendre un thé à 2h du mat (oui, oui), pour apaiser nos gosiers quelque peu souffreteux. Le premier étonnement passé, nous suivons Loulou dans l’obscur dédale de rues pavées qui nous mène jusqu’à la traversée d’une gare de fret, mi-désaffectée (apparemment la mousse et la végétation n’empêchent pas le fonctionnement de certains trains !) : en équilibre précaire sur une poutre de bois en pleine nuit noire, je suis tout à coup sous les feux de la rampe : la lampe torche qui me met si bien en valeur dans une position absolument confortable appartient à deux flics, apparemment surpris de nous trouver ici à cette heure là. La langue germanique vient à notre secours, et louis tente de leur expliquer que, parfaitement sobres, nous tentons d’aller prendre un thé (Imaginez l’absurdité de la scène). Après une courte leçon de morale et des promesses en l’air de notre part (non, non, on ne recommencera plus à traverser la voie ferrée, M’sieur l’Agent), nous reprenons notre route, bon an, mal an. Nous parvenons au dit salon de thé, qui a plutôt des allures de squat ayant été victime d’une récente descente de flics. Quelle ne fut pas la déception de l’ami Louis lorsqu’il découvrit que cet endroit magique (et plaque tournante de certaines substances) avait abaissé son rideau. Après trois secondes d’hésitation, nous étions repartis pour la tournée des bars : nous échouâmes alors dans un bar-casino -ou quand les roulettes russes flirtent avec le molosse du patron- dans lequel le crâne des piliers de bar couvert de tatouages pourrait suggérer l’existence d’une chevelure dans un état d’ébriété avancée.

    Nous découvrîmes l’appartement cossu de Louis à une heure déjà avancée de la nuit. Les photos sont plus éloquentes que n’importe quel discours sur l’état de la chambre de Louis.
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La maisonnée toute endormie eut droit à son évangélisation quotidienne, quand Louis décida de balancer du gros son ! Nous eûmes l’immense honneur de nous endormir et surtout de nous réveiller 3heures plus tard avec les plus grands tubes de la chanson française : Les Etats d’Amérique de la célébrissime Luna Parker, Je suis amoureux de ma femme, C Jérome, La femme du petit bonhomme en mousse… sous l’œil attendri de Kimberly le dragon blonde et de Jésus en caleçon militaire. En faisant le tour des nains (voir la famille des 18 nains ci dessous : photos), nous sommes tombés sur une expérience déroutante se déroulant dans la cuisine de la collocation : une grappe de raisin en état de putréfaction avancée trônait sur la table, sous une cloche de verre, entourée de moucherons (dont 80% s’étaient échappés et étaient venus coloniser tout l’appartement) : nous apprîmes qu’il s’agissait d’un élevage de libellules naissant. (Cela se passe de commentaires)
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    Ces rencontres du troisième type nous ayant mis en appétit, nous rejoignîmes Louis pour notre première rencontre avec la nourriture tchèque : au programme, cantine prolétaire. Ce fast food en apparence nous a donné l’occasion de toucher au raffinement de la gastronomie tchèque, comme en attestent les clichés suivants.
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Les tchèques se nourrissent d’huile, et de sauce ! Aérienne, onctueuse, raffinée, la gastronomie tchèque est insaisissable. Une mention spéciale pour les desserts que les trois adjectifs ci dessus décrivent à la perfection.
Nous passerons sous silence les visites de la ville que nous avons effectués sans Louis, qui manqueraient de panache en comparaison. Néanmoins, la ville est splendide, surtout à cette période, où les couleurs automnales se moirent dans la Vltava.


Thomas :
 
Foutrebigre ! Je suis estomaqué à la lecture de cette bordée de mensonges que nous torchonne Diva, étouffé même comme après un MacSardinsky sans sardine, comme après un sandwich au fromage frit sans fromage, mais frit.
Moi je n’ai absolument rien vu d’étrange lors de ce premier soir. C’est après que ça s’est dégradé, que c’est devenu franchement n’importe quoi.
Et c’est mon devoir de le raconter.

Je ne tiens pas particulièrement à provoquer le conflit, et encore moins à chagriner notre hôte, mais que dire par exemple des conditions de logement, sinon qu’elles étaient confortables jusqu’à l’indécence, ou –oserais-je ?-  jusqu’au malaise ?
Moi qui m’attendait au mieux à un parquet bien dur pour le beau et moi même, je fus presque gêné par les épais coussins que je n’ai eu qu’à regrouper pour faire un lit, ainsi que par ce si doux tapis-couette d’un genre nouveau, inattendu, mais promis à un succès qui dépassera probablement l’antre aux nains de jardin*.
Et à ceux qui s’imaginent qu’on était sans doute quand même un peu serrés, et que rapprochés comme ça, avec des pas-propres comme nous, ça devait bien sentir un peu etc… et bien à ceux-là je dis pas du tout. Et j’en veux pour preuve qu’on a même pu accueillir un invité, et sérieusement puisqu’il connaissait à peine Loulou, et qu’ils bossaient tous les deux à 9h00 le lendemain…
Mais il y a pire: Mathilde a obtenu le droit de dormir avec des boules quiès, contrevenant ainsi au principe inviolable de la « communauté sonore », principe qui par le passé était ô combien cher à Loulou et à ses voisins du dessus. Dommage, il se murmure que le spectacle fut de très grande qualité, toute la nuit durant… Ca ne m’a pas étonné : j’ai compris dès la première nuit, et immédiatement après qu’il s’est endormi que le charentais était en très grande forme. Quelques instants suffisent aux grands pour se comprendre, et à mon maître je dois quelques vers de remerciement :

Mon Beau, ronfler avec toi ces nuits là fut un enchantement
Et quelque part un aboutissement.
Si nous avions vendus des disques
de cette partie fine acoustique,

Je me serais écrié
dans Télé 7 Jour ou chez Laurent Ruquié
« Et dire qu’en plus on me paye pour ronfler avec Loulou !
J’ai tellement de chance, des fois je n’arrive pas à réaliser. La Vie, c’est chou ! ».


Mais pour le logement, j’étais prêt à faire un effort – et le souvenir de la performance hygiénique réalisée il y a un peu plus d’un an à Budapest était suffisamment vivace pour que je continue à voir mon Beau comme un héros de la décroissance.

Mais il reste la question alimentaire.
Et il m’est douloureux de l’aborder parce que je sais que Michael Bruckert –de là où il nous lit- sera horrifié par l’évolution de son bon Loulou : du rigoureux menu prolétaire à l’impardonnable laisser-aller (libéral). Je sais aussi que sa vengeance sera terrible pour le charentais lors de leur prochaine revoyure. Je sais encore que des gens seront blessés dans leur amour propre, et d’autres dans leurs sentiments les plus purs. Mais je dois le dire parce qu’il est juste que je le fasse, et « parce qu’autrement, comme dirait Louis Ferdinand Céline, personne ne le fera. »
-    Nous avons commandé des gâteaux très chers au très pittoresque « Café Louvre » (!!).
-    Et dans plusieurs autres cafés très chics

Après cet aveu, je ne peux plus rien ajouter, sinon que comme le répète si souvent mon co-douche Cédric Pugni au téléphone à sa maman ou à Fred Lucand : « les choses se dégradent ».


*A ce propos, je laisse soin à Matthias  B-L, Emmanuel F et Pierre L de déterminer si le produit a un avenir aux States – j’y suis moi même trop attaché pour me prononcer… L’évaluation managériale des besoins de consommation futurs à l’échelle d’un univers nécessite, à en croire quelque pineur rencontré en tenue de combat n’importe où et à n’importe quelle heure de l’après midi (le matin, c’est moi qui ne rencontre personne,) un détachement intellectuel et moral proche de celui atteint par le philosophe platonicien sortant de sa caverne un matin, encore beurré, titubant, en compagnie de Loulou, Michel Onfray et Excaliburne, et au lendemain d’un concert de Michelle Torr...


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